ROUTE ET DEROUTE

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

"Les pionniers ont frémi juste au seuil du désert, la Vallée de la mort est l'endroit le plus sec du pays, pendant des semaines consécutives le thermomètre marque 50°. En 1913, il grimpa jusqu'à 58°, et à moins de 200 km, il y a la neige, un froid terrible. Balqueen avait frôlé la mort à chacun de ses voyages. Maintenant, il marchait, essayant de s'accrocher à la paroi gelée des rochers, ou de quelques arbres morts, il n'avait plus la moindre idée des kilomètres à parcourir, très peu sans doute 30 km à peine, peut-être davantage ? Des jours et des jours qu'il marchait. Et ses pieds commençaient à geler. Balqueen était de ceux qui ne renoncent jamais. Il tenterait l'impossible pour rejoindre les pionniers. Quelques années plus tard, un groupe de voyageurs qui prétendaient avoir croisé Balqueen, ont raconté qu'ils avaient aperçu un homme ramper en hurlant dans la neige, un homme avec des jambes gelées qui hurlait pour se donner du courage, essayant d'accomplir les derniers 150 km, afin de rejoindre le campement, à la frontière du désert où, à cause d'un soleil intenable ses amis de toujours, les pionniers, avaient cessé de l'attendre."

 

ANTONIO MANTELOSA, extr. "Les doigts noirs du Saguaro", traduit par Ramon Agustines, éditions Santa Rita, 1937, Tucson.

 

 

 

 

 

 

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