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05.02.2011

LE ZERO ET L'INFINI

"Madeleine est revenue hier me revêtir d'un linge, elle est droite, rigoureuse, elle tient à bien préparer ma mort sans se plaindre. Elle n'est pas comme mademoiselle Hortense, une sauterelle amoureuse qui semble en tout lieu se promener dans un jardin de plaisirs. Mademoiselle Hortense m'offre sa poitrine quand elle se penche m'accordant les faveurs abondantes que l'on doit aux mourants bannis du pays d'espérance, un miracle d'ange et sa polissonnerie, gages de la gaieté du vieil homme que l'on voue au néant ; mais diable ! je la respire ! mon souffle va encore sur l'arôme de la fleur d'oranger, dans le décolleté où sa peau blanche outrageuse pourrait entièrement me ressuciter. Ainsi je suis plus secouru par les frivolités d'une péronnelle que par l'amour de Dieu où la piété de Madeleine qui se dévoue sans compter aux soins de mon salut. Je monterai au ciel en paix, Madeleine ordonnant mes affaires, et Mademoiselle Hortense le souvenir de mes plaisirs les plus secrets. J'ose d'ores et déjà espérer que Dieu dans son immense sollicitude, me concèdera le droit de choisir ce qui me conviendra le mieux et qu'en m'ouvrant grandes les portes du paradis, il m'autorisera à construire ma demeure sur un nid de sauterelles."

AUGUSTIN CHAUSSOY : "La pénitence", éditions grégoriennes, 1912, Amiens

 

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