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01.07.2014

FIN DE PARTIE

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"Le temps des drames est achevé. Le vieux style s'est rendu aux cultures impatientes. Le spectacle a continué sans profondeur, en successions de vagues mondaines qui toujours s'enchevêtrent autour de personnages gesticulant sur un plan semblant homogène. Il n'existe plus rien hors de l'exhibition, peu à peu elle dégrade les choses originales, l'idiotie nous démet. Il n'y a pas de mémoire, pas de plan homogène, pas plus d'individus dans cette présentation répétée de poncifs, lesquels au bout du compte serviront une idée de commune hébétude. Les singularités ont été effacées par la volonté de puissance qui n'est pas reconnue comme telle. Un critique influent a parlé, pour ritualiser le succès collectif, il a émis une conclusion légère, ponctuée par des rires dans cet espace irrespirable que la jeunesse avait vite déserté. Il faut voir pour y croire, l'inconsistance des figurants, venus entre deux âges, fermer les yeux sur les déchets tombés à la surface. Liquidation totale ! si peu qu'on puisse garder. Un flottement s'en dégage, reflet des puanteurs que le soleil délave. Tout près du chapiteau on voit des petites mains arracher les piquets, violemment perturbées par l'ampleur de la tâche."

 

UMBERTO SAMPORE, extrait, "Minimal Circus IV" traduit par Clémence Cosse éditions des Clous d'Or, 1977, Tartagal.

 

 

 

 

 

 

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