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20.08.2012

LES RACINES DU CIEL

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"Des hochets secouent le campement. Les hommes portent des masques fabriqués avec des écorces que les chefs enduisent de résine et jetteront au feu après le festin. Pendant le festin, les cannibales dansent sur les pierres brûlantes jusqu'à l'aube, les femmes veillent autour, dans la fumée épaisse, attentives, elles remuent le feu pour maintenir le sang des captifs à bonne température. Quand la fête s'achève, les chefs mènent d'autres captifs destinés aux fêtes futures sous une tente jonchée d'ossements couleur de chaux vive. De très jeunes filles qui ont malencontreusement perdu leur virginité devront sacrifier ce qui leur reste d'honneur pour offrir aux captifs, les ultimes joies terrestres. C'est le prix à payer, si elles veulent retrouver une place digne parmi les autres femmes dans la tribu. Chez les Tungwii-Hottu comme chez les autres tribus, toute faute doit être réparée, ainsi les jeunes filles se forcent-elles à subir cette épreuve, qui constitue un passage obligé de l'état d'impureté à l'état de pureté. Une vieille femme apporte une grosse quantité de pwoti, ou purée de patates douces arrosé d'un jus mariné dans de la cardamome, destinée à masquer l'odeur de ce sang humain, répugnante."


JONATHAN WOOLWICK : "Cosmogonie des rites Tungwii-Hottu", traduit par Alexandre et Gilles Bélier, 1954, éditions des Piroguiers",  Aurora.

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