09.07.2011
L’ÎLE MYSTERIEUSE
"- Reste un peu cette nuit, belle du Péloponnèse ! je vois que tu dis non. Me quitteras-tu ainsi Ô Alîphis ? Dont le coeur se gèle quand sur toi je répands des baisers, je te consolerai.
Ta chair ne saura pas se repentir de refermer mon corps au creux de sa résille, tu pourras essayer d'abord de le coucher dans des pétales frais. Viens, que j'écoute frémir cette blanche poitrine que j'entende ta voix souffler dans mes cheveux tes paroles de fillette amoureuse.
Approche un peu déesse ! que je te fasse goûter un fruit dur et brodé que tu ne connais pas. Mais ne vas pas après, chanter ton allégresse auprès d'Arthéniase qui jalouse se vengerait de toi, tu ne pourras pas changer la loi, elle te dominera, Arthéniase est ma femme, et toi ma concubine.
Quand nos jeux prendront fin, pour ne pas te faire subir la vengeance d'Arthéniase, mes compagnons te porteront dans une île lointaine où demeurent celles qui t'ont, il y a très longtemps précédée. "
ARTEMON DE PATRAS (environ VIIIe s.av.JC), extr. "Les travaux D'Alîphis" (traduction Nikkolos Aresty), Editions Elyphores, 1940, Corinthe
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