07.03.2011
CENT ANS DE SOLITUDE
Les rats nous piétinaient, nous avions froid et nous nous réchauffions tous les deux dans ce puit. Quand sont venus les premiers secours, tu as pris la corde pour toi seule, belle de nuit, je voulais un peu d'eau et ton amour qui tout le jour m'avait armé devenait pire que tout. Tu remontas seule, aidée par une clique de pompiers qui hurlaient et moi, j'attendais patiemment mon tour. Tu me jetas d'en haut une bouteille de whisky.
Cela fait deux jours et deux nuits que j'attends et je crie ton prénom dans ce trou. Je ne sais plus où j'en suis. Je suis saoul, Evelyne. Je suis saoul.
NICOLAS PAYOT: "Infractions", éditions E = R13, 2010, Tarbes.
Publié dans Ambiguïtés, Amour, Littérature française, Littérature moderne, Roman | 05:26 | Lien permanent | Imprimer
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