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17.04.2015

LES MALENTENDUS

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 "J'allais encore succomber à cette tartufferie : m'agenouiller devant des connaisseurs dont l'existence consiste toujours à élever le débat. Ils se présentent tels des révélateurs d'une vérité insondable à l'esprit d'une masse qui n'aura pas été à la hauteur de la moindre ambition ; et plus souvent on sait que cette masse se lasse à une vitesse ahurissante de ce qu'elle croit tenir pour acquis. Ca retombe, on dirait, juste lourd comme une masse. Il ne s'agit donc pas aux yeux des connaisseurs (c'est à dire de ceux qui possèdent et maîtrisent une certaine connaissance) de montrer comment cette bande d'êtres humains mimétiques vivant dans l'agrément de se laisser surprendre, pourrait s'intéresser aux oeuvres des connaisseurs - non pour s'ouvrir aux nécessités de la connaissance - mais parce que celle-ci détient précisément le pouvoir de montrer ce qu'est la déchéance à ceux qui n'ont pas accès à cette compréhension. Et on ignore toujours pourquoi, les connaisseurs adorent se faire courtiser par cette masse dont ils n'apprécient rien. Il y a là, un mystère. Il faut imaginer qu'il existe un point de convergence où les connaisseurs et la masse entretiennent une relation étroite. Une chose plus mystérieuse encore, est de voir les connaisseurs se laisser tenter par les réjouissances de cette masse laquelle ayant coutume de tirer tout savoir vers le bas, conduit, au constat d'un paradoxe, invitant à s'en remettre au sens humain le plus commun, à la manière du philosophe Timon de Tyzane(un contemporain d'Erastothène), qui observant un groupe d'éminents astronomes scruter par le trou d'une serrure un cratère qui servait de latrines au petit peuple d'Alexandrie, s'écria :

 -"Il faut croire qu'ils aiment ça !".

 

PASCUAL BALLARICO extr. "Le nid à Poussières" traduit par Karine Janssaire, éditions "La Filladora", 1943, Prats de Mollo la Preste.

 

 

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