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01.09.2012

L’INCONNU SUR LA TERRE

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"La rue évoquait la mansarde, le jour où elle avait pris feu, c'était net : les gens figés en groupes - des attroupements attirant d'autres groupes - ce voile couvrant le ciel - ça revient.

Une femme lui ferme les yeux, on se croirait dans la mansarde. Il ne peut pas rejoindre le groupe. Il ne peut pas se lever. Il distingue avec quelle cruauté la vue du sang attire les femmes. Elles se bousculent et piétinent pour se trouver au coeur de l'évènement. C'est comme un jeu de rôles, une concurrence étroite.

La télévision avait analysé le phénomène en repassant les plans du reportage au ralenti. Quelques années plus tard, ils ont repris l'enquête.

Ce n'était pas de la pitié, ni de la compassion, ça devenait plus grave que la curiosité, des objets fusent. Le ciel s'étend. Personne n'a le droit d'approcher.

”Elles se couchaient sur lui pour voir le sang”. Des témoins ont parlé.

Savait-il que la rue était peuplée de monstres ? - Oui, certainement ! mais pour ne plus les effrayer il dit qu'il n'a pas de souvenirs."


BENOÎT CLEMENTIER, "Après l'accident", éditions de l'acclameur, 1978, Miradoux.

 

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