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27.10.2014

LA TRANSPARENCE DU MAL

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"Regarde !

L'écran ne dort jamais,

Il ne cesse pour personne,

Il ronronne, il gémit,

Il ne quittera plus

Ton besoin d'adhérence 

Il te tient près des âmes

Il t'enracine l'esprit

Il louange, il vomit 

Il atrophie le cri

Il imite ton image,

Il trime, il liquéfie

Il s’en va par les trains

Jusqu'à l'aérogare

Il te prend, il te guide

Et se perd avec toi

Dans la navette spatiale

Il te crée l’insomnie

Evalue ton sommeil

Il ordonne tes fourbis

Il te tombera dessus

Quand tu iras sans lui

Il te ravit de fables 

Dilapide le langage

Pour honorer ton corps

Ton corps à l’infini

Il te peindra

Des astresdes murs 

Et des nuages

De mémoires cristallines

Brûlera les hautes tours 

T’inventera des histoires 

De châteaux immergés

Dans les brumes

Ou le sable

Ou la vase 

Il  te mettra dans l'oeil

Un vieux rhinocéros

Qui te farde

Et nous porte

Jusqu’ici chez les morts

Parmi les cliquetis."

 

HERBERT MUGISSON, "poème N°4", extr. du recueil "Queu-leu-leuturbulences", traduit par Ludovic Ferrin, éditions Bêta-Pictoris, 2013, Melbourne.

 

 

 

 

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