17.06.2014
LA PART MAUDITE
"Les phénomènes et les rapports ne se laissaient plus saisir à l'oeil nu. La violence décidait. Le corps entier penché vers ces eaux détournées, engendrait le désordre du bain, abordait la matière des anciens corridors, l'air plus vif, ou brûlant ou glacé, matière contre matière dissolvait les esprits sur une scène de guerre. L'onde scintillait toujours entre ces palissades de roseaux fracturés, des jours, des mois, peut-être, les flux se rejoignaient. A son point immobile le plus juste équilibre, pouvait se rompre, entrer brutalement dans ce corps quand rien n'est affranchi et qu'il s'agit d'aller plus prés de l'objectif : liquider l'artifice. L'éblouissement d'alors, n'a plus ni âme ni coeur, sa brièveté déporte les lambeaux de chairs encombrés d'un malaise exigeant d'alléger et purifier enfin tous les bains remués. Les végétaux crispés s'accouplaient en vitesse au milieu des poussières, les plumeaux et les gouaches lentement s'estompaient entre les deux fontaines d'un parc surpeuplé."
ADRIANO BENILISCOSI, extrait "Le trou perdu" traduit par Elsa Lubano, éditions, 77,7°, 1982, Novare.
Photo : avec l'aimable autorisation de l'ANPA © Museum de Ligurie.
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