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15.07.2011

LA ZONE DE NON-CONTINUITE

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Ecoutons le réformateur.

- Est ce que tu veux que notre monde change, Wendy ?

Wendy avait toutes les réponses de toutes les questions qui lui seraient posées ici. Ca prenait  une seconde, le temps d'écouter le programme qui se déroulait dans sa tête.

- Oui, Capitaine, je veux vivre dans une société meilleure ! comment pouvez-vous en douter ?

-  Bien ! Alors remplace-moi sur le champ toutes ces installations désuètes, toi qui connais mieux que quiconque le cerveau de l'Ordinateur, pourquoi crois-tu que je t'ai fait venir  ici  ?

A présent, Wendy se sentait prise au piège, d'abord parce qu'elle ne savait plus pour qui elle travaillait, ensuite, parce qu'il lui était de plus en plus difficile de s'adapter  aux coutumes de vie du XXXIII em siècle elle qui venait du XXem siècle, sans savoir ce qu'elle avait pu vivre et penser entretemps. Elle ne se souvenait d'aucun évènement qui pût même lui prouver qu'elle avait traversé tous ces siècles en l'espace d'une semaine à peine. Quelque chose lui disait qu'il y avait une avarie dans le système et que pendant le transfert, un morceau de sa mémoire s'était perdu, limitant aujourd'hui son pouvoir, sans espoir de s'en retourner. Elle qui devait dominer à la tête du Nouvel Ordre des Nations galactiques, se retrouvait à ce jour asservie à un capitaine sans intelligence qui semblait ne pas connaître ses machines (et qui, en plus, se méfiait d'elle).

Le 5 Janvier du siècle 33, le Capitaine Khölner avait signalé à la société Brigman and Cyber-Cie qui fabriquait les nouveaux androïdes, quelques anomalies sérieuses remarquées chez le modèle Wendy XC48uSLm O55-23. Il avait lu dans la mémoire du modèle Wendy XC48uSLm O55-23, que celle-ci croyait revenir du XXem siècle et se trouvait au désespoir de ne pouvoir le prouver.

Le même jour mais en l'année 2091 à la base terrienne de contrôle de Denver, le Capitaine Khölner, avait retrouvé des traces de la mémoire usagée de Wendy quelque part entre Mai 2097, et Mai 1979, quelque chose dans le système avait dysfonctionné, à moins que le cerveau central des données ADN de l'humanité ait été capturé puis recopié à l'identique. Il trembla d'effroi à l'idée que l'ensemble des humains  finisse par être entièrement cloné et soumis au règne futur d'une société privée fabriquant à la chaîne des milliards d'androïdes.


CONRAD HŒNNING : extr. de "L'Escargot Métallique", (traduit par Eric Canttonier, revue "SuperStrange" # 8, 1975,  Denver.