09.04.2012
JE M’EN VAIS
"J'aborde la dernière partie de mon existence - le jardin est envahi d'herbes - Les choses, je ne les fais plus qu'à moitié, je ne sais même plus pour qui ou quoi.
Je crains d'être emporté par toutes sortes de malaises - A part cela, je n'ai plus de soucis -
Ma femme ne s'intéresse plus aux conversations que nous avions ensemble, autrefois - Il ne reste entre nous qu'un amas de satisfactions matérielles - mais j'évite de penser aux années qui vont suivre, puisque ni l'un ni l'autre n'aurons assez de courage, pour nous séparer tout à fait et quand bien même nous serions prêts à vivre chacun de notre côté, nous resterions encore trop embarqués de souvenirs pour ne pas nous revoir.
En finir. C'est pourtant cela dont l'un et l'autre aurions terriblement besoin - Tirer un trait- net et définitif-
Etre morts l'un pour l'autre, et pouvoir vivre, enfin."
AURELIEN GORETTA : "Un seul bémol", éditions du substantif, 1995, Poitiers.
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